Biodiversité et écosystèmes

La biodiversité, de quoi parle-t-on ?

La biodiversité, ou diversité biologique, constitue le tissu vivant de la planète (Barbault, 2010), elle recouvre l’ensemble des formes de vie sur Terre. Selon Jacques Weber, la biodiversité correspond à la dynamique des interactions entre les organismes dans des milieux en changement. Ce tissu vivant s’est ainsi construit au fur et à mesure des milliards d’années d’évolution, à partir des briques élémentaires ARN et ADN. Ces molécules aux formidables propriétés ont permis l’apparition et l’adaptation de l’ensemble des êtres vivants. Tous, composants de ce tissu, sont à la fois interdépendants et en coévolution.

La biodiversité façonne ainsi les écosystèmes de la biosphère et peut être abordée plus précisément par différents prismes :

La diversité et la variabilité génétique au sein de chaque espèce,
La diversité des espèces et de leurs populations,
La diversité des associations d’espèces, communautés, peuplements et de leurs interactions,
L’ensemble des processus écosystémiques dont les organismes vivants sont les acteurs directs ou indirects. Ils participent ainsi à ces processus qui   en retour exercent une pression sur eux, expliquant le fonctionnement des écosystèmes, la sélection des individus et l’adaptation des populations.

L’Article 2 de la Convention sur la Diversité Biologique, signée à l’occasion du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en juin 1992 par 157 Etats, définit la biodiversité comme « La variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes».

Nous voilà donc au cœur du sujet, car le concept de biodiversité n’est pas un simple descriptif ou constat de la diversité du vivant (Barbault, 2010). La Convention sur la Diversité Biologique a bien montré qu’au-delà de la dimension génétique et écologique des problèmes qu’elle soulève, la biodiversité est le lieu d’inquiétudes et d’enjeux. D’inquiétudes parce qu’elle est menacée par les activités humaines ; d’enjeux parce qu’elle représente un patrimoine et des richesses indispensables au maintien de la vie sur Terre.

On voit l’étendue du champ à traiter, puisqu’il concerne non seulement la diversité du vivant en tant que telle, son origine, ses mécanismes, ses fonctions, sa dynamique, mais aussi son utilisation et sa conservation – c’est-à-dire les défis que posent aux sociétés humaines la nécessité de concilier les besoins de développement avec la sauvegarde du patrimoine biologique, base de ce développement (Barbault, 1993).

Biodiversité et fonctionnement des écosystèmes

Tout ce qui se trouve dans la nature est relié. Le réseau du vivant s’est d’abord tissé à partir d’interactions entre les organismes et leur environnement chimique et physique (leur milieu de vie), mais aussi très vite entre organismes se mangeant les uns les autres. Vivre c’est interagir ! C’est ainsi que ce sont constitués les réseaux trophiques (entrelacs de chaînes alimentaires) qui forment la trame vivante des écosystèmes et de la biosphère tout entière. Ajoutons que si les relations de type mangeurs-mangés paraissent dominer la scène (pour les ressources alimentaires précisément, mais aussi pour l’espace qui donne accès à ces ressources et permet de s’installer, nicher ou s’abriter), il ne faut pas sous-estimer l’importance de l’Evolution et le succès du vivant dans les relations de coopération (mutualismes et symbioses), ni le rôle stabilisateur des prédateurs qui empêchent la monopolisation des ressources par une seule espèce. Les écosystèmes naturels fonctionnent de la même façon. Tous les éléments collaborent ensemble pour créer des systèmes dynamiques et résilients.

La Convention sur la Diversité Biologique définit un écosystème comme un « complexe dynamique formé de communautés de plantes, d’animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant (air, terre, eau) qui, par leur interaction, forment une unité écologique fonctionnelle ». L’ensemble des êtres vivants d’un écosystème est appelé la « biocénose » et le milieu qu’ils occupent, le « biotope ».

Le tissu vivant planétaire, les systèmes écologiques qui le représentent à l’échelle locale ou régionale “fonctionnent” : ils produisent de la matière vivante, recyclent la matière morte et évoluent. D’après Robert Barbault, (2010), plus ces systèmes écologiques sont diversifiés plus ils sont supposés capables de résister aux perturbations et autres accidents et de se rétablir ensuite : on parle de résilience. Cependant, au-delà d’un certain seuil – généralement méconnu des acteurs humains – la perturbation d’un écosystème le fait basculer vers un autre régime de fonctionnement, défavorable à la survie de tout ou partie des organismes présents, notamment Homo sapiens.

 

 

 

Parce que le monde est exposé aux changements, et cela depuis l’origine des temps et de la vie, cette propriété de la biodiversité est cruciale dans toute stratégie de développement durable. 

Homo sapiens, comme toute espèce, fait partie de la biodiversité. Elle en dépend, elle en profite, mais elle la démaille dans des proportions qui commencent à lui nuire. Dans le contexte actuel des changements globaux, l’influence de l’Homme sur les cycles écologiques pourrait court-circuiter cette autorégulation et faire basculer la dynamique d’un grand nombre d’écosystèmes vers des états moins fonctionnels et/ou moins résilients et donc moins favorables à notre espèce.

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